Moderne Galerie des Saarlandmuseums

16.06.2023 – 17.09.2023

Dé-finir les possibles, subvertir les formes rigides de l’identité, tenter de contrer, par un effort constant, la violence des « devoir-être » est, selon ses propres mots, l’entreprise de l’artiste Elodie Lanotte. Ses photographies jouent avec des références classiques pour mieux faire exploser les canons, elles fragmentent les corps pour jouer avec le désir et l’imagination du regardeur, elles présentent l’être dans tous ses possibles et toutes ses métamorphoses pour perturber nos habituels récits. À l’instar des études de corps, les photographies de la série Teirau isolent en tableaux des membres féminins, dévoilent des zones taboues, pileuses, entremêlées à des artéfacts végétaux et zoomorphes, altérant ainsi notre expérience du regard. Dans le diptyque Corolle, la référence à la partie d’une fleur formée par l’ensemble de ses pétales, qui enveloppe immédiatement les organes de la fécondation, et qui est ordinairement colorée, est directe : ici, pas de transformation, ni de métamorphose spectaculaire, le corps est à l’œuvre, il se donne à voir simplement, autrement. Ici encore, comme l’écrit Hélène Doub à propos de l’œuvre de l’artiste, le corps se débat à l’intersection du sexe et du genre, à la croisée de la nature et de la culture.